Louisiane : la musique cajun

Chez les Cadiens, la musique est omniprésente. Elle est le reflet de leur histoire. On y chante de vieilles 
chansons dans un drôle de français, on joue de l'accordéon, du violon, du ti'fer (triangle). On a jeté tout
ça dans la marmite à Gumbo (plat typiquement cajun), et on a fortement épicé
le tout avec du blues, du rock et du country.
Il en ressort une musique joviale, simple (mais pas facile...), tonique. Etre Cajun, c'est jouer et danser
avec frénésie à la moindre occasion dans les restaurants cajuns, les "fais-dodo" (bals cajuns ainsi nommés
lorsqu'autrefois, pendant les "bals de maison", on chargeait une ancienne, souvent une servante, de veiller
sur tous les enfants que l'on mettait à dormir dans une même pièce pour que les parents puissent danser...)
et ce, tous les soirs de la semaine et tout au long du week-end. Les Cajuns ne conçoivent pas la musique
sans la danse !

La danse

Dans un bal Cajun, on pratique trois danses qui présentent l'avantage d'être
facilement accessibles aux débutants. Deux sont faciles, voire très faciles
(la valse cajun et le cajun-freeze), la troisième (le two-step) est plus
élaborée dès lors qu’on maîtrise quelques figures de base.
La valse cajun : elle se danse en couple, en pas glissés : les couples ne
tournent pas sur eux-mêmes comme en Europe, car le cavalier avance tandis
que la cavalière recule. Tous les couples tournent sur la piste dans le sens
inverse des aiguilles d'une montre.

Le cajun-freeze : on l'appelle également le "madison cajun" ou tout simplement le "blues".
C'est une danse en ligne : les danseurs se positionnent face à la scène les uns à coté des autres,
puis formant d'autres lignes derrière, comme dans un madison "classique" ou en danse country.
Les pas en sont très simples.

Le two-step : il se danse en réalité de deux façons :
- la première, que l'on nomme two-step, est une sorte de polka chaloupée (mais non tournée
comme en Europe) avec des pas relativement glissés, les couples évoluant comme pour la valse.
- la deuxième que l'on nomme "jitterburg" se danse également en couple, avec des enchaînements de
différentes figures (appelées passes).
Maîtriser quelques figures de base est assez simple. On peut progressivement se perfectionner car il existe
un très grand nombre de passes que l'on peut varier et enchaîner à l'infini selon l'inspiration du moment.

On pourrait rajouter une quatrième danse qui s'appelle le "zydeco"(appelé ainsi par déformation de
prononciation à l’américaine du « z’haricot »).
C'est un style musical à lui seul, c'est la danse emblématique de la communauté créole (noirs francophones
de Louisiane), qui a les mêmes racines que la musique Cajun, mais a suivi une évolution différente.
Cela se danse comme un two-step encore plus chaloupé, plus glissé et surtout beaucoup
plus "collé-serré".

Acadiens ? Cadiens ? Cajuns ?

Les Cajuns, avec les créoles, constituent la communauté francophone de 
l'état américain de Louisiane.
En 1755, les Acadiens, exterminés et chassés par les Anglais des
provinces maritimes de l'est du Canada, se sont installés sur les terres
inhospitalières du delta du Mississippi, marécages infestés de
moustiques et d'alligators. Leurs voisins noirs et indiens adopteront
le français et les aideront à survivre.
Au fil des déformations de prononciation "à l'américaine", les Acadiens
deviendront "Cadiens" puis "Cajuns".


Malgré tout, depuis 250 ans, les Cajuns résistent à l'américanisation systématique, la Louisiane étant le seul
état officiellement bilingue des Etats-Unis. La langue, la cuisine, la musique constituent les piliers de la
culture cajun.